Déconsidérer une activité légale, artisanale, pour satisfaire les industriels...
La production industrielle de la viande a presque réussi à faire disparaître l’élevage de qualité. Qui, en France, chez les moins de 30 ans, connaît le vrai goût du cochon ?
Grâce aux contrôles administratifs, aux règlements, même dans nos campagnes il devient quasiment impossible d’acheter un vrai cochon, ayant naturellement dépassé les 150 kilos et les 365 jours de présence sur terre.
Les industriels vous emballent cela dans du plastique (qui se demande combien de particules passeront dans notre corps ?) et certifient que le produit répond à l’ensemble des normes actuelles. Soyez rassurés et contents ! L’amiante répondait aux normes. Comme les ondes s’y plient (puisque naturellement les spécialistes ont suivi les mêmes formations, ils ne risquent pas de se poser les questions qu’un écrivain ose parfois balancer, mais comme il n’est pas spécialiste, les médias ne peuvent naturellement lui ouvrir leurs espaces, sinon les sponsors fuiront ; faut laisser faire les spécialistes, c’est bien ce que chantait Léo Ferré ?…). Même Coca-Cola modifie sa formule aux Etats-Unis quand son produit ne répond plus aux nouvelles normes, en continuant de distribuer ailleurs l’ancien breuvage, puisqu’il répond aux normes. Les industriels aiment les normes car elles les dédouanent de morale, protègent (presque toujours) des actions en justice.
Quel rapport avec l’édition ? 25 000 points de vente accaparés par les industriels du livre. Le livre est une industrie, qui ne laisse aucune place aux artisans. « Pourtant, je crois qu'une industrie culturelle aussi complexe que la vôtre ne pourra pas reposer sur ce nouveau modèle. » Cette phrase est sortie de la bouche de notre Aurélie nationale, devant le parterre des éditeurs réunis par leur syndicat, le SNE.
Avant Internet, il était quasiment impossible d’acquérir les œuvres des écrivains indépendants au-delà d’un rayon d’une centaine de kilomètres où ils se déplaçaient dès qu’ils pouvaient obtenir une chaise et une table pour les présenter. Les salons du livre des campagnes, les signatures, même en librairie, quand un article dans le quotidien local augurait de ventes faciles (que l’auteur aurait obtenues s’il s’était installé sur une table devant la mairie... mais ça ne se fait pas !)
Naturellement, agriculteur et auteur-éditeur sont des activités légales. Pourtant, il semble impossible de les exercer vraiment, tranquillement, par amour du travail bien fait. Les derniers modestes agriculteurs cumulent avec une activité extérieure ou la retraite. Culture comme agriculture, le modèle industriel a imposé son approche. Les consommateurs critiquent parfois la marchandise en rayons, qu’elle soit alimentaire ou culturelle, mais finalement ne voient pas comment leurs modestes moyens pourraient stopper, inverser cette dérive.
Heureusement, des mouvements se forment, de vente directe, de regroupement d’acheteurs pour permettre à une exploitation « bio » de vivre. Mais bien tard : quand l'agriculture artisanale a quasiment disparu ! Consommateurs, vous avez également le pouvoir de faire vivre des écrivains indépendants !
Il n’existe aucune réelle volonté politique de permettre aux modestes de vivre décemment de leur travail. Certes, les scandales sanitaires, la montée des taux de nitrates et pesticides, incitent, parfois, à une prise de conscience, rapidement balayée par d’autres informations... Problème de l’information, dans l’alimentation comme dans le culturel. Problème de cohérence politique également : que sont devenus les mouvements écologiques ? (hé oui, il faut bien avaler des couleuvres si l’on souhaite obtenir facilement quelques élus et des places au gouvernement…)
L’information se manipule tellement facilement ! Il suffit, par exemple, de prétendre que l’auto-édition c’est du compte d’auteur pour dévaloriser les indépendants. Aurélie F. qui s’indigne quand Wendel améliore son image avec du mécénat, ne réagit naturellement pas à la sortie d’Arnaud Nourry déclarant dans les Echos « L'auto-édition a toujours existé : ça s'appelle l'édition à compte d'auteur » (j’ai publié « L'auto-édition ce n'est pas du compte d'auteur, cher monsieur Arnaud Nourry, PDG Hachette Livre », contribution presque invisible…)
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Contrairement à Gérard Depardieu, dois-je quitter la France ?
(Exil littéraire au Burkina Faso pour les écrivains ?) de Stéphane Ternoise
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